Tabou
Perdu. L’éclatante lumière de leurs regards qui se meurent. Perdu. Le son de leurs voix qui brille, comme des étoiles, mortes, dans mon regard qui pleure. Perdu. Les prénoms qui se mêlent et s’emmêlent, dans ma mémoire mortifère. Perdu. Les rayons célestes de ces jeux d’esprit, qui lentement, s’enfuient. Perdu. Le fil des jours, lunaires, d’avant l’apocalypse. Perdu, le fil des nuits, solaires, d’avant les gouffres riants. Perdu, le sang de l’innocence, la fraîcheur de l’enfance. Le souffle du vent.
J’ai gagné
Sous ce ciel griffé de gris. De souvenirs jolis. De tendresses infantiles. Elle découvre, les paysages dévastés. Esseulés. Ou, pas une fleure n’oserait pousser – son œuvre. Le fleuve tendrement, épouse, les cratères riants, de cette verte contrée. Il est tacheté de sang. De rire d’enfants. D’eau croupie, où flottent les illusions déçues, les rêves perdus, les désirs déchus. Au loin, dans la plaine. Elle les voit. Ces amants malheureux, qui gémissent, sous les flammes. D’un désir essentiel et tribal. Ils gesticulent, dans des danses compliquées – à fleurs de peaux. Elle les regardera -Jamais, il ne la voit. Ils trébuchent dans le regard de l’autre. Et se gifle d’amour. Des hématomes noirâtres, éclosent, comme les sourires, sur le visage tristement gai, de la statue de l’Amitié. Elle. Continue son chemin. Aveuglée par le soleil, elle ignore l’herbe verte. Les sourires gais. Les choses petites. C’est le rayon noir de l’astre mortuaire, qui la guide, jusqu’à l’entrée du fleuve. D’oubli – Elle en rit.
Elle le sait, elle. Qu’elle se retournera, à la dernière seconde. Et, que d’ombres en ombres, elle les verra s’enfuir, dans un éclat de brillance. Ébloui
Bande Son: The Cramberries, Zombie
J’ai gagné.