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« Dans le bleu de l’absinthe »

27 juin 2007

Cauchemars

" Mais elle baissa les yeux vers sa cigarette, comme si elle venait tout juste de se rendre compte de son existence, puis avala une longue bouffée de fumée, la recracha en toussant et lui répondit. Sa voix était éraillée : "Je crois en tout ce qui me permet de surivre à la nuit, dit-elle. La nuit est le moment le plus horrible de la vie. Du moins pour moi. Et, la nuit est si longue que je n'ai plus de secrets pour elle quand sonnent quatre heures du matin. Et quand je me suis retrouvée couchée près de Steve, avec l'impression d'être sur le point d'exploser, et qu'il a refusé de me serrer dans ses bras parce qu'on s'était disputé pour des broutilles... et bien je suis  partie à la recherche de quelque chose qui me permettrait de mieux survivre à la nuit." "   Ame Perdues, Poppy Z Brite

Crying_by_NoirAngel

(Image volée, dans l'antre d'une fée.)

C.A.U.C.H.E.M.A.R

Le filet d'eau incisif, goutte sur tes rêves. Eveillés. De petite fille, brisée. Tes illusions miroitantes s'emmêlent dans la folle danse des souvenirs marins. Et, des larmes océannes. Tu portes, immanquablement, tes doigts, moribons, sur tes lèvres craquelées. De départs, ajournés. Tu trembles de froid, dans ton demi sommeil, d'angoisse et de fleurs coupées. Tu n'ouvres pas les yeux. Jamais. Ca t'assassinerait. Les impressions d'antan grelottent. Sous tes paupières, clouées par le poid du sel et des ans.

C'est fini.

- Tu es dévorée. D'anges morts et de cris insondables. Comme des lames aquarelles.-

Bande Sonore: Marilyn, Indochine

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3 juin 2007

Funambule

Beautiful_Angel_by_MissLinkin666

Je suis la funambule, accrochée à la lune.

Patatras.

Dans l’obscurité grisâtre, d’un couvent immémorial. Toi. Les larmes de sang déchirent ton regard, en deuil. La poitrine nue, griffée par les tortionnaires invisibles, de tes angoisses amarantes. Tu pries. les dieux impossibles, qui te regardent crever, dans un sourire impassible. Tu trembles. Tu prends le grand couteau, d’argent. Tu soulèves, ta robe noire, d’enterrée vivante. Et, puis, tu déchires ta peau. Et, puis, t’as mal. Et, puis, tu chiales. Et, puis, tu regardes suinter, par tout tes pores, ta rage de moi. Ta rage de toi. Tu pleures, de ta petite voix geignarde, d’enfance violée. Qui supplie. Qui me supplie. -Et, je danse, sur mon fil d‘acier.

Patatras.

On continue. Marche. Arrêt sur image. Tu dégringoles, l’avenue. T’es belle, comme un ange. T’es belle, de folie conventionnelle et de pureté bon marché. Tes yeux cerclés, de rouge, larmes et de khôl, noir, me sourit - Cafard. Ta clope, trapéziste, sur le bord de tes lèvres gercées. Tu tapines, grave, sous la lumière blafarde de ce jour qui s’agonise. Et, je siffle, et tu t’approches, dans un dandinement d’enfance. Charmant ! Et, tu me suis, dans la nuit crasseuse, de ses hôtels de passes. Langoureuse. Et, mon vas et viens, te brûle et te torture, quand ta tête cogne contre le mur. J’éjacule, violement, dans tes halètements enlarmés, les dernières particules de ma haine vérolée - Et, je trébuche sur mon fil d’acier.

Patatras.

Je suis la funambule, écorchée par la lune.

« Retiens moi si tu peux refermer la blessure
Qui me tient à la vie et le mal qu'on se fait
Et les coups de couteaux qui transpercent et les plaies
Du silence et la nuit qui fait pleurer mon âme
Et la mélancolie, dis moi quand ça finit,
Les pouvoirs et les vents
Qui me poussent et qui m'attirent
Quand le coeur ne ressent que l'envie d'en finir
Dis quel est le chemin?
La vierge ou la putain? »

Damien Saez, Marie ou Marilyn

31 mai 2007

Tabou

Perdu. L’éclatante lumière de leurs regards qui se meurent. Perdu. Le son de leurs voix qui brille, comme des étoiles, mortes, dans mon regard qui pleure. Perdu. Les prénoms qui se mêlent et s’emmêlent, dans ma mémoire mortifère. Perdu. Les rayons célestes de ces jeux d’esprit, qui lentement, s’enfuient. Perdu. Le fil des jours, lunaires, d’avant l’apocalypse. Perdu, le fil des nuits, solaires, d’avant les gouffres riants. Perdu, le sang de l’innocence, la fraîcheur de l’enfance. Le souffle du vent.

J’ai gagné

Sous ce ciel griffé de gris. De souvenirs jolis. De tendresses infantiles. Elle découvre, les paysages dévastés. Esseulés. Ou, pas une fleure n’oserait pousser – son œuvre. Le fleuve tendrement, épouse, les cratères riants, de cette verte contrée. Il est tacheté de sang. De rire d’enfants. D’eau croupie, où flottent les illusions déçues, les rêves perdus, les désirs déchus. Au loin, dans la plaine. Elle les voit. Ces amants malheureux, qui gémissent, sous les flammes. D’un désir essentiel et tribal. Ils gesticulent, dans des danses compliquées – à fleurs de peaux. Elle les regardera -Jamais, il ne la voit. Ils trébuchent dans le regard de l’autre. Et se gifle d’amour. Des hématomes noirâtres, éclosent, comme les sourires, sur le visage tristement gai, de la statue de l’Amitié. Elle. Continue son chemin. Aveuglée par le soleil, elle ignore l’herbe verte. Les sourires gais. Les choses petites. C’est le rayon noir de l’astre mortuaire, qui la guide, jusqu’à l’entrée du fleuve. D’oubli – Elle en rit.

J’ai gagné.

l_vres

Elle le sait, elle. Qu’elle se retournera, à la dernière seconde. Et, que d’ombres en ombres, elle les verra s’enfuir, dans un éclat de brillance. Ébloui

Bande Son: The Cramberries, Zombie

J’ai gagné.

22 mai 2007

Personna

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“Opening doors don’t want to see

/And closing one she wanna be /Broken wings by the real world /Princess diving on her own /On the floor the princess, striles the pose”

Angel Dust,

Jouer.

Les rôles différents de ma vie -Aucun souci.

Entre les étincelles sifflantes des feux d’artifices, de ton regard défait. Entre les paillettes glacées, de vos sourires enjoués. Entre les monts enneigés de mon imagination dévastée. Entre l’enfant qui meurt et le papillon qui née.

Voir, le rideau se lever.

Doucement, l’Ange brisé a mué. En milliers d’éclats de jais.

Elle renaît, dans sa robe déchirée. Dans sa folie furieuse, à cent à l’heure. Sans peur et sans reproche. De la giclure de rêve, sur ses lèvres. Des éclats de carbones sous ses yeux, fatigués.

Tu la voix ? Elle se noie, dans ton soupire. Et, elle gémit, aux songeries emportées. Et, elle pleure, à son enfance passée. Elle a gagné, la guerre des anges. Elle a gagné son enfer familier. Alors, elle brûle. Alors, elle crève, haineuse.

Elle a du sang sur les mains. Elle a ton sang sur les mains. Elle a les doigts si fins. Et le rire cristallin. Des enfants perverties.

Que la vie a bénie.

Elle danse et tournoie. Dans la fumée de ta cigarette, sous les accords passés de ton saxo, mortuaire. Elle n’a plus peur de rien. Dans sa lente catabase. Dans sa noyade sans sursit. La tête dans les étoiles et le cœur à l’agonie. Elle t’envie.

Elle te sourie.

Bande Sonore: Vian

19 mai 2007

16

Il était une fois.

Ca ne va pas.

Petit prince, pas charmant, de mes seize ans. Aux grands yeux ingénus, mouillés de pathétisme dru et d’incompréhension bleutée. Petit chevalier endormi, victime absoute, de ces mégères graciles. De ces Mélusines, de pacotille.

Dont je faisais partie.

Je t’en ai raconté. Moi. Des histoires pas sages, de fées. Fragiles et fébriles. Borderline à la dérive. Qui jouait au jeu, d’être la Glace et le Feu - Malheureux ! J’en ai joués. Moi. De la flûte traversière. Des notes mensongères. Comme pour te mieux faire entendre ma mélodie du malheur. Ma mélancolie joyeuse.

Ma fièvre brumeuse.

Petit sorcier, sans baguette. Face à la Vie – Mille facettes. Je lis dans mes feuilles de thé, tes sourires désolés. Et, dans mon soleil noir, parfois, comme des regrets. Devant ce grand gâchis, qui nous a si bien réuni. Ma folie douce et ton incompréhension chronique. Mes coups du sort et tes maladresses de séducteur, en esquisse.

J’en pleurerais. Presque, de la poudre givrée. Devant notre amitié dégingandée. Salie. D’éclats de moisissure. D’amour feu follet. Qui brille. Brûle. Et, s’évapore, dans nos larmes de remord.

Et, parfois, quand à la lune, on me chante des chansons sensuelles. Des invitations charnelles. Quand, sous les peupliers de lumière argentée, où les rossignols ne chantent jamais, on se déclare, dans un baiser. J’appelle sur les lèvres de l’Autre, l’enfant de seize ans -D'antan

Qui souriait du Vent.

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Tout est de ma faute en ce jour
Et je reconnais mes erreurs
Indifférent à tant d'amour
J'accuse mes imbuvables humeurs
Mais toi ne te retourne pas
Va droit sur ton nouveau chemin
Je n'ai jamais aimé que moi
Et je reste sans lendemain

THièfaine.

Bande Sonore : Liberty Keren Ann

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14 mai 2007

Addiction

Rechuté.

Les mots affolés, qui ne savent plus où aller. Les doigts fébriles, qui jouent à enchaîner - les jeux de mots à la chaîne. Et le trouble qui revient. Griserie passagère, devant la blanche mégère, à colorier de folies incandescentes et de bêtises tonitruantes. Rejouer à cache à cache avec les maux. Malgré la promesse amarante, d’un jour de pluie, sans souci.

Cache rancœur. Cache-misère Arrache Cœur, qui se mêlent et se démêlent, dans mon sourire ravi .

Droguée. A l’ Agora pixellisée. A l’écran bleu, qui clignote des SOS, sans réponse. Droguée, à la folie meurtrière, de mes dix neuf ans, en vadrouille. A l’euphorie de l’anonymat. Droguée. Au jeu des masques, qui se déploient, chutent et s’évanouissent. Droguée à la fanfare clinquantes des touches dansantes. Aux tic-tac réguliers du temps qui passe. Et me trépasse

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" Et leur roman, le roman d'Aurélien et de Bérénice était dominé par cette contradiction dont leur première entrevue avait porté le signe : la dissemblance entre la Bérénice qu'il voyait, et la Bérénice que d'autres pouvaient voir, le contraste entre cette enfant spontanée, gaie, innocente, et l'enfer qu'elle portait en elle, la dissonance de Bérénice, et de son ombre. Peut être était-ce là ce qui expliquait ses deux visages, cette nuit et ce jour qui paraissaient deux femmes différentes. Cette petite fille qui s'amusait d'un rien, cette femme qui ne se contentait de rien" Aurélien, Aragon

Bande Sonore: Thièfaine, Mathématique Souterraine

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